Marianne Margaté - Fil info - Avril 2025

Le sud de la Seine-et-Marne est touché de plein fouet par la désindustrialisation : 77 licenciements chez Kéraglass (Saint-Gobain), 159 emplois détruits à la sucrerie de Souppes-sur-Loing, Roulismetal en quasi-disparition. Des vies brisées, des savoir-faire uniques menacés, des communes entières fragilisées. Pendant ce temps, Saint-Gobain affiche 4,2 milliards de bénéfices en 2023. Scandaleux. Malheureusement, ces cas se multiplient en France.

La réindustrialisation ? Sans se donner les moyens de préserver l’existant, c’est un mirage sans courage politique. Comment croire aux « Territoires d’industrie » quand les usines ferment faute de soutien concret ? Quand on laisse des groupes rentables privilégier les licenciements plutôt que l’expertise des salariés ? Quand l’Europe autorise l’importation de verres toxiques à l’arsenic (interdits ici à la fabrication, mais vendus chez nous !), asphyxiant nos entreprises par une concurrence déloyale ?

Ce double jeu est intolérable. L’industrie, c’est notre souveraineté : emplois stables, chaînes de production locales, résilience face aux crises. Chaque fermeture aggrave notre dépendance aux importations et creuse les inégalités. Les salariés de Kéraglass, en grève pour sauver leur outil de travail, le rappellent : sans usines, pas d’avenir.

Je demande à l’État :

  • Un moratoire sur les licenciements à Kéraglass, ainsi que pour tous les licenciements économiques.

  • L’interdiction immédiate des verres à l’arsenic à l'importation, en portant le combat au niveau européen.

  • Un plan d’urgence pour le Sud 77 : fonds de sauvegarde, commandes publiques locales, formations ciblées.

J’étais à ce titre présente à la manifestation organisée par l’intersyndical (CGT-CFDT-FO) pour défendre l'emploi industriel, un savoir-faire, un territoire de vie le jeudi 27 mars.

Assez de promesses, place à l’action ! Le temps presse.

Retrouvez mes deux questions :

Le conclave sur les retraites n’aura été qu’un théâtre d’ombres. En excluant d’emblée le retour à 62 ans, le pouvoir a dévoilé sa vérité : le dialogue social n’est qu’un leurre pour imposer une réforme conçue par et pour le grand capital. Les 7 milliards de « déficit » invoqués masquent l’évasion fiscale (80 milliards/an) et les exemptions patronales (45 milliards/an). L’argent existe, mais il est capté par ceux qui spéculent, non par ceux qui produisent. Un ouvrier du BTP, dont l’espérance de vie en bonne santé plafonne à 63 ans, devra travailler jusqu’à 64 ans. Les dividendes du CAC 40, eux, bondissent à 85 milliards (2023).

Le progrès technique, fruit du travail collectif, est détourné au profit d’une oligarchie qui quant à elle, semble belle et bien immortelle.


L’État veut consacrer 413 milliards à l’armement sur 7 ans — cinquante fois le prétendu « trou » des retraites — mais invoque une « dette », dont 60% est née de cadeaux fiscaux aux plus riches. La Sécurité sociale, conçue par Ambroise Croizat en 1945 comme un pacte intergénérationnel, est asphyxiée : les cotisations patronales ne couvrent plus que 37 % des financements, contre 50 % en 1980. La logique est claire : le capital transforme la vieillesse en pénalité, l’allongement de la vie en outil de contrôle.


Les jeunes, pris en étau entre précarité et urgence climatique, paient deux fois : cotisations alourdies, pensions réduites. Le PIB/habitant a triplé depuis 1945, mais les inégalités explosent. L’histoire montre pourtant qu’un autre modèle est possible : en 1936, le Front populaire arrache les congés payés ; en 1945, Croizat bâtit la Sécu sur les ruines du capitalisme de guerre. Ces victoires ne furent pas des dons, mais des conquêtes arrachées par la lutte.


Face à cette régression, nous proposons :
Retraite à 60 ans (75 % du salaire sur les 10 meilleures années), minimum au SMIC.
Taxation des profits financiers (298 milliards en 2018).
Égalité salariale femmes-hommes (+6 milliards de cotisations).


Macron tente d’effacer 80 ans de luttes. En 1995, les grèves ont fait plier Juppé ; en 2006, la jeunesse a fait reculer le CPE. Ces victoires rappellent que le pouvoir ne cède que sous la pression collective.
Notre choix est clair : une société où vivre longtemps est une promesse, non une punition. La retraite n’est pas une variable comptable — c’est un droit humain. À nous de l’imposer.

J'ai interpellé la ministre chargé de la santé aujourd'hui sur un sujet vital pour notre territoire : l'absence d'hélicoptère de secours dédié à la Seine-et-Marne !

Notre département, l'un des plus vastes d'Île-de-France, souffre d'une désertification médicale alarmante. Quand chaque minute compte, nos concitoyens n'ont pas tous les mêmes chances de survie selon où ils habitent. C'est inacceptable dans notre République !

Le Conseil national de l'urgence hospitalière constate des "disparités importantes" dans notre système de transport sanitaire héliporté. Sans stratégie nationale clairement définie, certains territoires comme le nôtre restent mal couverts.

Ma demande est simple et concrète : affecter un des nouveaux hélicoptères de secours dès que possible à l'aéroport de Melun-Villaroche, qui dispose déjà de toutes les infrastructures nécessaires.

Cet hélicoptère permettrait :

  • Une prise en charge en moins de 30 minutes partout en Seine-et-Marne

  • Un transport rapide vers les hôpitaux parisiens spécialisés

  • De sauver des vies dans un territoire où l'accès aux soins est déjà fragilisé

Je resterai mobilisée sur ce dossier pour l'égalité d'accès aux soins d'urgence.

À Donnemarie-Dontilly avec la maire Sandrine Sosinski pour l’inauguration de la caserne des pompiers, équipement essentiel au service public local.

Aux vœux printaniers de Villecerf avec son maire François Deysson.

À la gare de Bondy aux côtés des cheminots CGT, de Céline Malaisé et de Fabien Guillaud-Bataille, conseillers régionaux d’Ile de France, pour défendre le service public ferroviaire contre la privatisation des tramways T4 et T11 ainsi que de la ligne P (Crécy-Esbly), menacés par la reprise de leur exploitation par Stretto, filiale de Keolis.

Banquet populaire à Mitry-Mory avec la maire Charlotte Blandiot-Faride et les anciens maires Corinne Dupont et Jean-Pierre Bontoux, célébrant 100 ans de gestion communiste.

À Meaux pour l’inauguration d’une nouvelle aile de l’hôpital.

Au rassemblement intersyndical pour la revalorisation des retraites et contre la réforme à 64 ans.

En soutien à Samy Charifi-Alaoui, secrétaire général CGT des cheminots Paris Est, lors de sa convocation disciplinaire.

À Bagneaux-sur-Loing avec son maire Claude Jamet au rassemblement des travailleurs de Keraglass.

À Melun pour la remise de l’ordre national du mérite au contrôleur général Maestracci, par le préfet Ory.

À Brou-sur-Chantereine, auprès de sa maire Stéphanie Barnier, pour le vernissage de l’exposition de Catherine Desoeuvres.

À Réau, découverte du Domaine des Macarons, entreprise familiale artisanale.

Accueil au Sénat des camarades de Mitry-Mory, Thieux, Dammartin-en-Goële et Villeparisis.

Aux vœux printaniers à La Genevraye avec le maire Pascal Otlinghaus, auprès des parents mobilisés contre la fermeture d’une classe.

À la consultation des maires organisée par la ministre Juliette Méadel, en vue du Comité interministériel des villes.

Rencontre avec le maire de Poligny, Gérard Geneviève, concernant le projet d’éoliennes de Rennes Énergies, contesté par les habitants.

À Mitry-Mory, rupture du jeûne au Centre des Lumières avec Madame la maire, le préfet, le sous-préfet de Meaux, élus et représentants des trois cultes.

Le 8 mars à Meaux, lors de la manifestation à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes

Ce qui se joue aujourd’hui en Turquie, c’est la cristallisation de contradictions accumulées depuis des décennies. Un capitalisme clientéliste en déliquescence et un peuple forgé par un siècle de résistances. La détention d’Ekrem İmamoğlu, maire élu d’Istanbul, comme celle des maires du DEM avant lui, est la conséquence d’un régime acculé par sa propre crise organique, qui tente de substituer la terreur au consentement. En tant que membre du groupe d’amitié interparlementaire France-Turquie, j’exprime toute ma solidarité avec celles et ceux de mes camarades élu.e.s, militants, mais aussi journalistes et universitaires, citoyens en lutte pour une Turquie démocratique, qui subissent l’oppression et la répression d’un pouvoir au pied du mur.

La Turquie, 17e puissance mondiale, exhibe un paradoxe : une croissance factice portée par le crédit et les grands chantiers, tandis que l’inflation dévore les salaires et que les inégalités fracturent le corps social. Erdoğan ne peut offrir de solutions matérielles, alors il criminalise les conséquences de ses échecs. Les plus de 1 500 arrestations récentes, l’emprisonnement de Demirtaş, d’Atalay ou d’İmamoğlu, ne sont pas des erreurs de zèle. C’est la méthode d’un pouvoir qui, ne pouvant résoudre les contradictions économiques, s’attaque à leurs reflets politiques.

Mais chaque coup de force judiciaire réveille les fantômes que le régime voudrait enfouir. Quand les manifestants scandent « Hak, hukuk, adalet ! » (« Le droit, la loi, la justice ! »), ils convoquent l’esprit de Deniz Gezmiş — communiste pendu en 1972 pour avoir défendu les idéaux de liberté et d’égalité, des communards du Parc Gezi, des grévistes de Kazova enchaînant les occupations d’usines, des municipalités kurdes en lutte pour garantir la reconnaissance de leur peuple ; une gauche hétéroclite unie non par une doctrine mais par l’expérience partagée de l’oppression. İmamoğlu incarne cette synthèse : un front où se reconnaissent ouvriers d’Izmir, paysans anatoliens, étudiants stambouliotes, kurdes et turcs, alévis, sunnites et laïcs.

Les manifestants écrivent une page nouvelle de l’histoire de la lutte de la nation plurielle turque. Leur combat semble local, mais il pose une question qui nous concerne bel et bien : comment unir les fragments épars de la colère sociale (ouvriers, écologistes, féministes, minorités) en une force capable de briser le néolibéralisme autoritaire qui guette chacun de nos peuples ?

La chanson « Yorgun Demokrat » d'Ahmet Kaya, parue en novembre 1987, reflète les désillusions et la fatigue des militants politiques turcs, notamment après le coup d'État militaire de 1980. Les paroles évoquent les épreuves traversées par ces militants, confrontés à des routes sombres, des eaux amères, et la proximité constante de la mort et de l'amour.

Elles soulignent également les sacrifices consentis, mentionnant ceux qui ont abandonné, ceux qui se sont éteints prématurément, et ceux qui sont tombés sans avoir pu reposer leur tête sur la poitrine de leur bien-aimé. Le refrain interpelle le « démocrate fatigué », l'exhortant à ne plus se taire malgré le temps qui passe et les chansons qui restent muettes sur les lèvres. Cette chanson illustre la lassitude et la résilience des militants face aux défis politiques de leur époque.