- Le Fil Info de Marianne Margaté
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Fil info - Mars 2025


La guerre en Ukraine, trois ans après l’invasion russe, demeure une plaie ouverte au cœur de l'Europe. Derrière l’enlisement militaire et les discours belliqueux, une évidence s’impose : aucune solution purement militaire ne mettra fin à ce conflit. Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron sur « l’autonomie stratégique européenne », évoquant notamment l’éventuelle extension du parapluie nucléaire français, révèlent moins une vision cohérente qu'un aveu d’impuissance. Ce projet, flou et dangereux, ne répond pas aux urgences actuelles : désamorcer l’escalade, assurer la sécurité collective et penser la paix hors des logiques de blocs.
Un million de victimes plus tard, le constat est implacable : l’escalade militariste a échoué. Les livraisons massives d’armes, censées faire barrage à l’agression russe, n’ont fait qu’alimenter une machine de guerre destructrice, affectant gravement les populations ukrainiennes, russes et européennes. Les profits record des industriels de l’armement (+29 % pour Lockheed Martin en 2024) contrastent violemment avec l’asphyxie des budgets sociaux européens, où inflation et dette publique fragilisent les services essentiels.
Cette guerre, issue d’une mondialisation capitaliste en crise, ne bénéficie à aucun peuple. Elle profite exclusivement à une minorité : oligarques russes avides de rentes énergétiques, fonds spéculatifs tirant profit de la dette ukrainienne, et complexe militaro-industriel occidental. Tandis que les armes font des centaines de milliers de victimes sur le terrain, c’est dans les capitales, les conseils d’administration et lors de négociations opaques que se décide l’avenir de ce conflit — un avenir où l’Ukraine risque de sortir exsangue, quel que soit le camp proclamé « vainqueur ».
Les projets de « reconstruction » de l’Ukraine, souvent présentés comme une lueur d’espoir, exigent une vigilance renforcée. Dirigés par des institutions telles que BlackRock ou le FMI, ces plans risquent de transformer le pays en laboratoire néolibéral : accaparement des terres agricoles par des fonds spéculatifs, privatisation des infrastructures au bénéfice des multinationales, droits sociaux sacrifiés sur l’autel de la « compétitivité ». Ce scénario, déjà observé en Irak ou en Grèce, imposerait une double peine aux Ukrainiens : après la guerre, la dilapidation.
L’Europe, quant à elle, paie le prix de sa dépendance stratégique. Pris de court par un Donald Trump isolationniste qui entend redéployer ses forces face à la Chine, Emmanuel Macron s’est livré à une rhétorique martiale, préparant les Français à un effort de guerre. Mais qu’en est-il de l’effort de paix auquel aspirent tous les peuples ? L’idée d’une guerre imminente contre une Russie prête à débarquer sur les Champs-Élysées apparaît davantage comme une justification commode à des politiques d’austérité qu’une réalité tangible.
Alors que nos collectivités locales cherchent désespérément à faire plus avec toujours moins, et que nos services publics s’épuisent à pallier les carences, le gouvernement semble pourtant capable de mobiliser soudainement des ressources considérables pour alimenter une escalade militaire aux objectifs incertains. Cette contradiction révèle un choix politique évident : sacrifier les besoins sociaux pour défendre une souveraineté factice, quitte à accentuer davantage les fractures internes d’une société déjà fragilisée par des crises successives. L’urgence véritable serait de reconstruire un modèle de coopération internationale fondé sur la solidarité, préservant ainsi à la fois la paix et le progrès social, plutôt que d’alimenter une spirale infinie de confrontations aux conséquences imprévisibles.
La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a les moyens de sortir de l’immobilisme. Au lieu de s’enfermer dans une rhétorique guerrière, elle doit :
Exiger un cessez-le-feu immédiat et soutenir des négociations sous l’égide de l’ONU, en impliquant des pays non-alignés (Inde, Brésil, Afrique du Sud) ainsi que les acteurs locaux ukrainiens et russes.
Relancer les principes d’Helsinki de 1975, affirmant l’inviolabilité des frontières et la coopération paneuropéenne, tout en garantissant la sécurité de tous les États, y compris la Russie.
Dialoguer activement avec les BRICS et organiser une conférence internationale sous l’égide du G20, afin de réduire le risque d'une guerre mondiale en incluant les pays du Sud global majoritaire.
La paix en Ukraine ne sera ni victoire ni capitulation, mais l’art fragile de concilier des intérêts antagonistes. À nous de refuser les simplifications dangereuses et de renouer avec notre vocation de puissance de paix, en exigeant l’arrêt immédiat des combats, en relançant le désarmement nucléaire et en construisant une sécurité européenne inclusive. Cela implique de rompre avec les logiques libérales qui ont laminé notre industrie, fragilisé notre souveraineté et jeté les peuples les uns contre les autres. 🕊️

J'ai interpellé le gouvernement sur les graves insuffisances de moyens dans l'éducation en Seine-et-Marne. Classes fermées brutalement, manque d'accompagnement pour les élèves en situation de handicap, taux d’encadrement en dessous de la moyenne nationale : la situation est alarmante. Il est urgent de mettre en place un plan d'action concret pour garantir une éducation inclusive, égalitaire et de qualité dans notre département :
Je vous invite également à signer la pétition contre la fermeture d’une classe à Bransles 👇

J’ai interpellé aujourd’hui le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation sur le projet agressif d’implantation d’éoliennes par la société Renner Énergies dans la Communauté de communes Gâtinais-Val de Loing, en Seine-et-Marne.
Pourquoi agressif ? Parce que Renner Énergies est la propriété exclusive de « Global Renewable Power III », un fonds de la multinationale américaine BlackRock : le plus gros gestionnaire d’actifs au monde, avec plus de 10 000 milliards de dollars d’encours. Son objectif ? Maximiser le profit — sans égard pour les salariés, les habitants ni la préservation de nos territoires.
Aujourd’hui, les maires de Gâtinais-Val de Loing, déjà engagés dans la transition énergétique avec pas moins de 25 éoliennes existantes, s’opposent fermement au nouveau projet de Renner Énergies. Ils dénoncent des méthodes de pression et un déploiement anarchique, au mépris du consensus local, de l’environnement et de toute forme de respect démocratique.
Ne laissons pas BlackRock et ses filiales imposer leur logique financière dans l’ombre des pouvoirs publics. C’est à l’État de s’affirmer en soutenant les élus locaux et en remplissant son rôle de garant de l’aménagement du territoire. J’exige que le Gouvernement rende publiques les aides d’État déjà allouées à Renner Énergies et qu’il vienne, enfin, appuyer sans ambiguïté les maires qui refusent ce projet.

J’ai récemment interpellé le ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification sur la menace qui pèse sur le bureau de La Poste de Saâcy-sur-Marne. La direction de La Poste envisage en effet de le fermer à partir de 2026, après avoir déjà drastiquement réduit ses horaires d’ouverture ces dernières années.
Cette décision serait un coup dur pour les habitants et la municipalité, qui ne disposent pas de locaux ni de moyens suffisants pour assurer un service postal communal à la hauteur des besoins. Et cette situation n’est pas isolée : partout en Seine-et-Marne, nos communes subissent des fermetures ou des réductions d’horaires de bureaux de poste !
Je demande au Gouvernement et à La Poste d’ouvrir un véritable dialogue avec les élus et les habitants : nous ne pouvons pas laisser le service public postal se déliter au détriment des territoires ruraux et périurbains. C’est un enjeu de cohésion sociale et d’égalité d’accès aux services publics essentiels, notamment pour celles et ceux qui n’ont pas d’alternative pour leurs démarches quotidiennes.
La Poste doit assumer sa mission de service public et rester présente partout en Seine-et-Marne.

J’ai interpellé Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche sur deux urgences qui concernent la protection de nos milieux aquatiques en Seine-et-Marne :
La pollution inédite du canal de Loing :
De fin octobre à fin novembre 2024, la Fédération de Seine-et-Marne pour la pêche et la protection du milieu aquatique (FDAAPPMA 77) a dû mobiliser ses bénévoles et salariés pour mener des pêches de sauvegarde, ramasser les poissons morts et lancer des actions juridiques. Ces interventions ont coûté plus de 86 000 €. Pourtant, l’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN) a refusé d’accorder un soutien financier exceptionnel, alors qu’elle est censée prendre en charge les « travaux d’urgence ». Cette décision est incompréhensible au vu de sa mission d’intérêt général.
La mesure compensatoire pour la mise au Grand-Gabarit Bray-Nogent :
La FDAAPPMA 77 propose de restaurer la noue de Jaulnes (noue d’Isle / canal 01 des graviers) afin de rétablir la continuité écologique, préserver une zone humide et créer une frayère à brochet, espèce phare de notre patrimoine piscicole. Cette proposition, soutenue par une étude scientifique, a été transmise à Voies Navigables de France (VNF) depuis octobre 2024 et mérite une prise en compte sérieuse.
J’ai donc demandé à la ministre quelles mesures concrètes elle entend mettre en œuvre pour :
Soutenir la FDAAPPMA 77 et revenir sur le refus de l’AESN d’aider face à la pollution du canal de Loing,
Intégrer réellement la restauration de la noue de Jaulnes parmi les mesures compensatoires clés du projet Grand-Gabarit Bray-Nogent.
Nos milieux aquatiques sont un bien commun qu’il faut impérativement protéger.

![]() Grand plaisir d’accueillir mes camarades du PCF 77 à l’occasion de l’examen de la proposition de loi portée par notre groupe pour l’indexation des salaires sur l’inflation. ![]() Plaisir d’accueillir les élus de Souppes-sur-Loing à l’initiative de Martin Tricard Souppes, élu délégué à la citoyenneté. ![]() À l’aérodrome de Melun-Villaroche, rencontre avec le contrôleur général Maestracci du SDIS 77 et son équipe pour échanger sur l'importance pour notre département de disposer, dès 2025, d'un hélicoptère Dragon, permettant un transport plus rapide et efficace des victimes vers les hôpitaux spécialisés parisiens. ![]() Réunion publique à Nemours, à l’initiative de mes camarades PCF, avec les forces locales du NFP pour un débat sur les services publics, en présence d’élus du secteur et de représentants politiques. | ![]() Journée dédiée à la découverte et à la mise en valeur des saveurs du terroir seine-et-marnais, suivi d’un échange avec les maires de nos villages en présence de Françoise Gatel, ministre déléguée à la Ruralité. ![]() Au Salon de l’Agriculture à la rencontre des agriculteurs, éleveurs et producteurs Seine-et-marnais. ![]() À Le Pin, à la réunion publique organisée dans le cadre de la commission d’enquête relative à l’extension sur 23 hectares d’un nouveau lieu de stockage de déchets dangereux à proximité du site exploité par Suez sur les communes de Courtry/Villeparisis. ![]() Venue soutenir les salariés de Keraglass, à Bagneaux-sur-Loing, contre les 77 licenciements prévus par cette entreprise, du groupe Eurokera fondé par Saint-Gobain et Corning. |
Les caméras de Public Sénat m’ont suivie sur le terrain, en Seine-et-Marne, pour illustrer l’ampleur du problème de la dégradation de nombreuses copropriétés en France.

Le débat du 4 mars au Sénat sur les accords migratoires franco-algériens aura été l’illustration d’une manipulation politique cynique et dangereuse de la part de la droite sénatoriale. Alors que le Sénat aurait pu questionner les racines économiques des migrations, la majorité s’est enfermée dans une logique de contrôle et de stigmatisation. Derrière les discours sur la « souveraineté » et la « sécurité », une réalité persiste : ces accords, signés en 1968 pour répondre aux besoins de main-d’œuvre d’une France en croissance, révèlent aujourd’hui les contradictions d’un système qui exploite tout en rejetant celles et ceux qui le font fonctionner.
La focalisation sur les « coûts » supposés de l’immigration occulte des données pourtant tangibles. Les travailleurs algériens cotisent chaque année 3,5 milliards d’euros à notre protection sociale et occupent des métiers essentiels, de la santé au BTP. Dans le même temps, les échanges commerciaux avec l’Algérie (11,8 milliards d’euros en 2023) soutiennent des milliers d’emplois locaux. Ce paradoxe n’est pas une erreur de calcul : il reflète une économie mondialisée où les flux humains sont encouragés ou rejetés en fonction des besoins immédiats du marché, jamais des droits des personnes.
Ce débat a surtout fini de dévoiler l’instrumentalisation de la rente électorale dont la droite auto-proclamée “républicaine” s’empare toute honte bue. Plutôt que d’interroger les héritages coloniaux qui lient nos deux pays – comme la dépendance énergétique de la France au gaz algérien, exploité par TotalEnergies –, on a préféré instrumentaliser la mémoire. La droite brandit la « fermeté » pour masquer son impuissance à réguler les acteurs privés qui profitent de la précarité (Uber, Amazon). Le gouvernement, lui, agite des ultimatums tout en négociant des contrats juteux avec Alger.
La question n’est pas de réviser un texte vieux de 57 ans, mais de repenser un modèle qui pousse des milliers de jeunes Algériens à l’exil faute d’investissements durables chez eux, et qui maintient ici des travailleurs dans l’ombre.
En refusant ce débat de fond, le Sénat a préféré le théâtre à la lucidité. Pourtant, les défis sont connus : solidarité et justice économique restent les seules réponses à la crise migratoire. Le reste n’est que mise en scène sordide.


Le journal des @senateursCRCE est sorti ! 12 pages sur le budget, la sécu, notre com. d’enquête, l’agriculture… Résistance et propositions.
— Sénateurs CRCE-K (@senateursCRCE)
10:08 AM • Mar 5, 2025

